Né
à Storsjö Kapell ( Suède ) en 1925.
Cobra par l'expression mais n'ayant jamais appartenu au groupe,
de la même génération, il fut très lié
à Jorn, exposa souvent avec Appel. Lindström est un
solitaire, "barbare" au sens splendide du terme, il est
initié au chamanisme par son parrain, chamane lui-même.
Il ressource son imaginaire chaque été au contact
du peuple lapon avec lequel il a des liens privilégiés.
Une matière dense, charnelle, l'usage exclusif de la couleur
pure, transmettent les énergies cosmiques et portent les
sagas de l'homme nordique à leur maximum d'intensité.
Une uvre généreuse, excessive, grand théâtre
de la vie. Il a souvent illustré Shakespeare.
Présent dans de nombreux musées, la Fondation Lindström en
Suède a ouvert ses portes. A érigé une sculpture monumentale, le
"Y", prés de Sousdal qui est devenu le logo de l'office
de tourisme du nord de la Suède.
Un jour il vint du Nord, un grand
souffle de vie balaya les cimaises. C’était en 1969, notre première
exposition "Lindström". Ce fut un coup de foudre, il dure
encore.
Beaucoup plus tard, il retourna dans son
île, tout au nord de la Suède. L’ami chamane l’y attendait et aussi le
renard qui un matin est revenu dans l’atelier et avec lui le goût de
peindre longtemps contenu, à plein bord, roulant son impatience neuve. Et
cette envie de dire encore l’amour de cette terre où les couleurs dansent
si bien ! Les dieux nordiques se sont ébroués, la Laponie a mis ses
beaux habits de fête, la glace a recueilli le sang du poisson frais
pêché, l’atelier a bourdonné d’activité.
Jour après jour une saga s’est
incarnée dans de petits tableaux, messages du bout du monde que l’artiste
nous envoyait. "Le pays des eaux blanches" avait revivifié le
peintre favori des héros et des dieux, avait fortifié l’homme qui sait
entendre la rumeur des mythes et lire dan
le ciel les prouesses des géants
fondateurs.
Saurons-nous avec lui entrer dans les
palais de glace où demeurent les farouches gardiens des secrets
préservés ?
Laurence Izern