La
mer , rien que la mer
Aussi
loin qu'il se souvienne, la mer océane ou Méditerranée a charmé son
imaginaire.
Ses griffures coléreuses de marée haute, ses étalements voluptueux au
grand soleil, la douceur des ressacs de marée basse, l'ont à jamais séduit.
Destin sans doute, l'atelier fut toujours au plus près de ses philtres.
Est-ce l'eau ou la lumière qui inspiraient ses béatitudes les plus
ardentes?. Les deux sans doute, intimement mêlées et qui constituent,
l'insaisissable, changeante en ses métamorphoses, " la mer, la mer
toujours recommencée ".
Aujourd'hui c 'est une lueur mouillée de brume qu'il faut tenter de
saisir. Sur la toile, la couleur s'irise, la touche glisse, caresse,
accentue, efface, vocalise en lamento d'Ariane, sensuel, fragile et
expirant. Un extrait de la partition quelque part flotte, improbable ligne
d'horizon.
C'est un ciel d'hiver, la mer est blanche, cassante. Le début d'un poème
trotte dans sa tête " le vierge, le vivace et le bel aujourd'hui
", il roule là, dans la pliure frissonnante d'écume.
Cependant ces polyphonies d'émotions n'ont d'existences que picturales.
Galey dépouille les collages de leur sens premier, il les utilise comme
des éléments plastiques qu'il faut maîtriser, absorber dans ce qui est
avant tout exercice de la peinture acte dominateur où l'artiste impose sa
suprématie, inventant un ordre qui lui est propre, revanche sur le réel,
si envoûtant soit-il.
Les jours se rythment au fil des vagues, l'artiste peint la mer, qui
murmure et clapote à la porte de l'atelier, juste à fleur d'âme. L'œuvre
se mire au bleu du ciel.
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