La peinture de Marcel Pistre me
fait penser à ce théâtre japonais, le Nô, où les acteurs sont
immobiles, ce qui fait que le moindre geste, lorsqu'ils en font un,
prend tout de suite une signification extraordinaire.
Ce monde taillé dans du cristal,
ces condensations diaphanes qu'on ne sait quelle alchimie provoque au
sein d'une atmosphère irréelle, ces agencements de formes illusoires,
ces transparences et ces reflets,tout cela, participe moins de la
construction plastique, que de la quête, toujours recommencée de toile
en toile, d'une sorte de Graal. La toile idéale est suprêmement pure
après laquelle il n'y aurait plus rien à dire,celle dont la perfection
formelle résumerait tous les possibles.
Extrait d'un texte de Michel Roquebert.