Sylvie
Basteau est née sur une terre
qui l’habite depuis l’enfance, une terre viticole indissociable d’un
regard attentif sur la nature, l’espace, le temps et les lumières. Cycle
essentiel de la vie. Sa famille est tournée vers la peinture, la musique
et le monde du vin. Très tôt, peindre s’impose à elle.
Elle fait des études d’histoire de l’art pour approfondir
sa connaissance des maîtres anciens et de ses contemporains.
En 1982, dans le cadre d'un travail universitaire, elle part en Inde. Elle
est particulièrement influencée par l'approche de la miniature indienne
et de l’architecture moghol, riches de diverses influences. Au retour de
l’Inde, elle termine son DEA d’histoire de l’art et choisit après
ce diplôme de se consacrer totalement à la peinture. Membre cofondateur,
en 1986, d’une association
culturelle, « THOTH, civilisations sans frontières », elle
organise au C. A. P. C., musée d’art contemporain de Bordeaux, des
rencontres et débats autour des grandes expositions. C’est l’époque
où Jean-Louis Froment en est le conservateur.
En 1989, elle rencontre Anne
Marie Marquette, galerie Le
Troisième Œil, à Bordeaux qui soutiendra son travail régulièrement
au cours de nombreuses expositions. Ses premières peintures sont
abstraites. Elle y mêle en couches successives, l’acrylique, le pastel,
l’encre, laissant apparaître un monde minéral. Elle choisit de
travailler sur papier, support qu’elle affectionne tout particulièrement,
réminiscence des miniatures mogholes.
En 1992, elle est invitée à présenter à Nice son travail à la Galerie
du Château (direction des musées de Nice). À cette période, elle
travaille avec l'inclusion
dans sa peinture de signes, de motifs, de formes. C’est un jeu autour de
la ligne des courbes et des mouvements.
En 1994, l'Atelier du musée de Rodez consacre une exposition à ses
« Totems », premières grandes œuvres verticales, papiers
marouflés sur toile, peintures composées en bandes, en diptyque ou en
triptyque. Ses œuvres,
écrira Dominique Dussol, -historien
de l’art-, se présentent comme des talismans qui gardent toujours en
eux une part de mystère. Les années suivantes, des histoires
s'inscrivent sur la toile, dans une figuration abstraite. « …
Guirlandes de personnages Chagalliens ou traités à la manière de
Dubuffet, mythologies féeriques,
déroulées dans un système sans perspective mais traitant les distances
ou proximité par l’usage de transparence que cassent d’émouvantes
pages de blanc » (1997, Gilles Christien Réthoré, journaliste à
Sud Ouest).
Anne-Marie
Marquette présentera ce travail. Sa peinture, dit-elle, évoque l’émotion :
« C’est la madeleine de Proust ». Le poète et écrivain
Alain Julien Rudefoucauld, écrira un poème à partir de cette exposition
et de ces peintures.
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