Guitet
très jeune est entré en peinture, comme certains rentrent
dans les ordres.
Abstrait dès les années 50, son art a évolué
de la période finement matiériste de ses débuts,
vers un questionnement de plus en plus précis des éléments
constitutifs de la peinture.
Sa profonde originalité est sans doute d'avoir su, en partant d'un
point de vue très intellectuel, créer un oeuvre où
prime l'expression du sensible, au plus près de cet indicible où
poésie et peinture se rejoignent.
James
Guitet est né en 1925 à Nantes. On a pu voir un ensemble
de grands formats récents à la Chapelle de l'Oratoire à
Nantes en 1999 et à Issy les Moulineaux en 2001 ( musée
de la carte à jouer, artothèque, centre culturel ) les toiles
récentes, les livres et les dessins.
Depuis
un demi-siècle Guitet ne cesse d'interroger la peinture, passion
amoureuse qui presse l'élue de questions pour mieux la posséder.
Il
a successivement traité du plein et du vide, du voilement et du
dévoilement, de la vibration colorée sur et hors de la toile,
de la monochromie, aujourd'hui une série s'organise sur le pli.
Du
triptyque de « la Vierge du Chancelier Rolin » aux tumultueuses
compositions de l'âge baroque, Guitet constate qu'un rôle
bien spécifique est dévolu aux plis. Ils transmettent aux
compositions statiques de Van Eyck leurs forces dynamiques (voir le manteau
de la vierge) ils incarnent les forces spirituelles qui « ravissent
» la Thérèse du Bernin.
Guitet
s'empare de ces rythmes à l'aide de calques. Il les transporte
sur une toile au fond en apparence monochrome. Il les matérialise
par de minces particules de couleurs matières. Selon leur saturation,
leur densité, leur surface, leur orientation, elles modifient leur
support d'environnement qu'elles dilatent, réduisent, assombrissent,
éclaircissent, rendent aveuglant dans ce point final de l'exposition
« Mon mouchoir est tombé » ou il insère l'art
du pli dans la modernité la plus radicale.
Il
offre à la peinture un champ illimité en se situant «
au plus près de l'irreprésentable des forces vitales ».
Qui
a dit que la peinture était moribonde ?
James
GUITET
Guitet
was very young when he took up painting as some might take vows
for the priesthood. Already abstract by the fifties, his art progressed
from an initial period of subtle use of material, to an ever sharper
search for the fundamental elements of painting.
His
outstanding originality is undoubtedly the ability to start from
a strictly intellectual point of view, and from it to create a work
where sensitivity prevails as close as possible to the unexpressible
of joining poetry and painting.
James
Guitet was born in 1925 in Nantes. There was a major exhibition
of his recent large works at the Oratory Chapel in Nantes in 1999,
as well as an exposition of his recent paintings, books and drawings
at Issy les Moulineaux (Museum of the Playing Card, Arts-Cultural
Center) in 2001.
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