Christian GARDAIR

Il nait à Brest en   1938
Ressacs sur l'estuaire de la Gironde, quadrillage du vignoble, lumières autour de la Tour Montparnasse, projecteurs des Bateaux - mouches sur la Seine, spectacle d'un banal quotidien. Traqué, pris dans les filets de patients micro gestes, inlassablement repetés, semblables et différents, au prix de longs mois   de travail, de reprises minutieuses, une autre réalité s'incarne sur la toile. Elle rend visible cet invisible que le réel nous cache. Il faut faire le vide et laisser  venir à soi ses murmures.

La peinture en temps de risque.

L'art de Gardair s'est construit dans un chemin de solitude, en avançant au rythme lent d'un coureur de fond vers une improbable finalité. Il dit, au bout de cinquante ans de pratique de la peinture, entrevoir peut-être maintenant le sens de cette marche obstinée, parsemée de doutes et de sacrifices. Cependant un fil conducteur existe, depuis la petite fenêtre du premier atelier ouvrant sur la Gironde '' où  il n'y avait rien à peindre '' jusqu'à l'apothéose actuelle des miroitements, " Paysageur " il se définira ainsi, en découvran que le sujet même de son art, était justement cela " le rien à peindre " !

Dès lors, micro gestes répétitifs, jamais tout à fait semblables, micro touches de couleurs jamais identiques, constituent un maillage où l'eau et la lumière confondues, engendrent un nouvel élément. La toile est parcourue d'une vibration en perpétuelle évolution, différente selon l'angle de vision du spectateur. Ondes et particules sont la chair de ce miroitement que changent l'heure du jour et les saisons. C'est la définition même de la lumière par la physique contemporaine, ondes et photons. Ainsi l'artiste et le scientifique fraternisent-ils dans ce commun sentiment d'une voie à suivre résolument mais dont le but reste incertain et peut-être inatteignable. Ils donnent ainsi raison au poète qui dit en le paraphrasant qu'il n'y a de création " qu'en temps de risque ".  




Eloge de l'ombre
Huile sur toile 73 cm x 92 cm, 1998
Oil on canvas
La ville émerge de la page blanche
Huile sur toile 73 cm x 92 cm, 1998
Oil on canvas

Christian GARDAIR


B
orn in Brest in 1938.
The sea, the Seine, Paris, La Gironde, are his places of meditation. His many poet friends, especially J.M.Maulpoix and Michel Collot, give him the benefit of their analyses; of the colour blue, of the horizon. There is a paradox in his work; for although strictly abstract, it is nourished by an endless seeking of precise observation. Light wandering over a landscape, vine stocks in Blayais, pine needles in the Landes, how the Seine reflects the sky though the varying seasons in Paris, day and night atmospheres, mirror images playing on the Tour Monparnasse, the estuary in the Gironde.
For each of these, he creates a formal unity, which develops into infinite variations sweeping over an entire canvas transformed into a vast trap for light. A painting can take several years to reach maturity in his studio.

An exhibition in the summer of 2000 at the Abbaye de Flaran (Gers) shows works especially conceived for the situation. He is a contributor to the exhibition ‘Les Quatre Saisons’ at the Espace Van Gogh in Saint Rémy de Provence, his work is well represented in private collections in the USA, France and Switzerland.