Jacques GALEY

Né à Narbonne en 1934.
Liée au paysage méditerranéen, l'œuvre en expérimente les atmosphères lumineuses sur lesquelles dialoguent en surimpression sa mémoire culturelle. Elle s'incarne dans les collages, fragments de partitions musicales, bribes de poèmes, formules de la physique du cosmos.
Ces juxtapositions structurent une peinture intime et murmurante, au charme discret et pénétrant.



Jacques GALEY

Born in Narbonne in 1934.
Fond of Mediterranean landscapes, he experiments with their luminous atmospheres in dialogue with an overlay of cultural memory of identical emotion provoked by different art forms. They are evoked in the collages, fragments of musical scores, lines of poetry, formulas taken from the physics of the cosmos.
This juxtaposition creates an intimate painting style, which seems to whisper its discreet and penetrating charm.
 

  

La mer , rien que la mer

 

Aussi loin qu'il se souvienne, la mer océane ou Méditerranée a charmé son imaginaire.
Ses griffures coléreuses de marée haute, ses étalements voluptueux au grand soleil, la douceur des ressacs de marée basse, l'ont à jamais séduit. Destin sans doute, l'atelier fut toujours au plus près de ses philtres.
Est-ce l'eau ou la lumière qui inspiraient ses béatitudes les plus ardentes?. Les deux sans doute, intimement mêlées et qui constituent, l'insaisissable, changeante en ses métamorphoses, " la mer, la mer toujours recommencée ".
Aujourd'hui c 'est une lueur mouillée de brume qu'il faut tenter de saisir. Sur la toile, la couleur s'irise, la touche glisse, caresse, accentue, efface, vocalise en lamento d'Ariane, sensuel, fragile et expirant. Un extrait de la partition quelque part flotte, improbable ligne d'horizon.
C'est un ciel d'hiver, la mer est blanche, cassante. Le début d'un poème trotte dans sa tête " le vierge, le vivace et le bel aujourd'hui ", il roule là, dans la pliure frissonnante d'écume.
Cependant ces polyphonies d'émotions n'ont d'existences que picturales. Galey dépouille les collages de leur sens premier, il les utilise comme des éléments plastiques qu'il faut maîtriser, absorber dans ce qui est avant tout exercice de la peinture acte dominateur où l'artiste impose sa suprématie, inventant un ordre qui lui est propre, revanche sur le réel, si envoûtant soit-il.
Les jours se rythment au fil des vagues, l'artiste peint la mer, qui murmure et clapote à la porte de l'atelier, juste à fleur d'âme. L'œuvre se mire au bleu du ciel.